Nés en 68, que j'ai vu à sa sortie en 2008, en plein triomphe du sarkoszisme repasse sur Arte. Il aurait suffi de peu de choses pour avoir là un Nous nous sommes tant aimés à la française. Ce n'est ni la faute des acteurs (la toute divine Laetitia Casta révèle un génie d'actrice jamais vraiment exploité) ni des metteurs en scène (malgré quelques clichés) mais à la radinerie des financiers, une radinerie qui s'oublie tout de même à la longue.
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Le 24 mai 2014, il y a sept ans, mourait Jean-Claude Pirotte. Il est un des écrivains les plus chers à mon coeur et un poète qui m'accompagne, partout, tout le temps. Un de mes regrets, ne pas l'avoir rencontré. Une de mes consolations, qu'il ait eu le temps de lire mes deux premiers recueils et avoir reçu des lettres de lui (avec selon son habitude, une aquarelle ou une encre de sa main sur l'enveloppe.)

Parfois, j'ai l'impression de voir le monde avec ses yeux.
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(Liberté Hebdo)

J’écris cette chronique le 15 mai, parce que je voudrais partager avec vous, chers lecteurs, le bonheur qui sera le nôtre le 19 mai. Il y a tellement longtemps qu’on l’attendait, cette réouverture des terrasses. Je n’avais pas l’impression qu’avant la Covid, on y passait notre vie, surtout dans nos départements frisquets, mais j’ai dû me tromper.
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l'idée du bonheur

est un fauteuil club

dans un bow-window

avec vue

sur une mer septentrionale

disons la mer du nord ou même la baltique

et dans le bow-window

des après-midis de lecture

ou dans les strandkorb

en attendant le soleil

et les nageuses blondes

mais comprends moi bien

en n'espérant plus rien du monde

mais alors ce qui s'appelle rien

sauf la nageuse la nageuse blonde

qui frissonne dans le bleu

sauf le bow-window

avec vue

le fauteuil club

et la fin de ce roman sur

l'i
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J'ai beaucoup dormi la nuit dernière, et redormi encore cet après-midi. La fatigue s'en va, du moins le plus gros, ou le plus conjoncturel. Reste cette situation d'usure permanente par la banalité totalitaire de la vie, d'autant plus usante que j'ai dans ma vie de quoi faire des moments merveilleux. Mais il n'y a ni le temps, ni la tranquillité d'esprit. Aussi, dans la tension, écrit-on des synopsis, fait-on la vaisselle, etc..."

Jean-Patrick Manchette,  Journal, 17 octobre 1969.
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Cela commence, peut-être,  simplement par quelques images. Un immense ciel d’été, en Russie, où les nuages dorés passent dans le silence d’une après-midi aux allures d’éternité. Une route américaine des années cinquante qui ne mène nulle part, sinon à l’enseigne clignotante d’un motel désert. Un échiquier où une partie se joue dans les diagonales du fou et crée un réseau insensé de possibles. Un papillon qui agonise en couleur dans le filet d’un petit garçon, sur la côte d’Azur.
3

elle est venue ce matin

elle a remonté

ses lunettes noires

dans ses cheveux

une mèche s'est échappée

sur sa joue

elle a regardé le jardin

les nuages qui passaient

on s'est assis un moment

d'autres nuages ont passé

d'autre silences

et à la fin elle a dit

vois-tu

je n'aime plus tellement

ce pays.
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