
tous nos étés
même les orageux
même les dangereux
nous aurons aimé tous nos étés
l'odeur des orages
et des filles après la pluie
nous aurons aimé tous nos étés
même les oubliés.
Parfois, quarante pages suffisent
Parfois quarante pages suffisent. Elles suffisent pour rendre compte de toute une existence dans sa complexité, ses contradictions, ses bonheurs, ce scintillement des moments qu’on n’oublie plus, des images qui nous accompagnent jusqu’à la fin. C’est la magie de la nouvelle, pour qui sait s’en servir car sa brièveté est inversement proportionnelle à sa difficulté.
Couleur locale
"Bien sûr
c’est un paysage de Bretagne
un paysage sans roses roses
sans roses rouges
un paysage gris sans petit gris
un paysage sans chinois sans oiseau paradis
Mais il me plaît ce paysage-là
et je peux bien lui faire cadeau de tout cela
Le petit vieux de la Côte Ouest
Le petit vieux de la Côte Ouest.
Mille grâces
il y a de jolis nuages dorés
sur la Zélande
dans la poche Jacques Darras
L'indiscipline de l'eau
Des blondes en vélo
longent les canaux
jusqu'à la plage
On voit des îles
qui émergent à peine
plates comme les huitres
du pays
Morand s'est baigné par ici
je crois
Bains de mer bains de rêve
je vais essayer aussi
mais l'eau est froide comme l'époque.
Henri Calet entre en scène
Il y a chez Henri Calet (1904-1956) une fragilité et une mélancolie qui émeuvent. L’homme est mort jeune, à cause d’un cœur qui a toujours fait des siennes. Enfant de la Belle Epoque qui ne l’était pas du tout pour les pauvres, il a eu une existence qui aurait pu en faire un héros de Simenon.
Bien en évidence, sur le coeur.
Requiem de Dominique Noguez
Dominique Noguez nous a quittés récemment, en mars 2019. C’était un écrivain des plus attachants et un homme charmant, toujours attentif à ses plus jeunes consoeurs et confrères. Erudit malicieux, universitaire buissonnier et cinéphile, il a œuvré dans tous les genres avec un égal bonheur et a obtenu quelques prix comme le Nimier – ce qui est toujours bon signe- et le Fémina.