Sep
29
C'est le titre de la novella de James Blish qui m'est revenu en mémoire quand j'ai appris l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen. J'ai vécu à Rouen les vingt-cinq premières années de ma vie. C'est une ville dont je rêve souvent la nuit alors que je ne rêve jamais de Lille où je vis depuis trente ans. Je me promène dans des rues qui ne changent pas, avec des garçons et des filles qui ne vieillissent pas.
J'y retourne, pas assez souvent. Je sais là-bas un jardin enclos, une chaise longue entre un vieux cerisier et un laurier. J'ai lu et rêvé, dans cet endroit précis, pendant des années, sous des ciels variables. Pour autant qu'on puisse parler de racines, les miennes sont là, dans cette ville gothique réputée pluvieuse où je n'ai pourtant que des souvenirs bleus et dorés.