Jean-Pierre Martinet, encore une fois
Dans l’optimisme médiatique béat qui baigne l’air du temps, il n’y a plus que la littérature qui ne ment pas et porte en elle la charge de négatif qui évite d’oublier que le monde est un enfer. Comme on pardonne rarement aux écrivains qui acceptent de nous apporter la mauvaise nouvelle, on a fait une vie plutôt malheureuse à Jean-Pierre Martinet (1944-1993) alors qu’il est l’auteur de Jérôme, sans doute un des romans majeurs de l’après-guerre par sa noirceur définitive centrée sur l’errance d’un homme obèse dans un Paris des années 70 qui se transforme vite en ville de roman fantastique se superposant à un Saint-Pétersbourg de cauchemar.